Certains placements en internat laissent une large part aux séjours en famille durant les temps de week-end et/ou de vacances scolaires, dans ces cas nous pouvons nous interroger sur le danger immédiat et permanent pouvant justifier un placement « classique » en internat.

La séparation peut, en outre, être à l’origine de phénomènes de désinvestissement et de déresponsabilisation des familles, du fait même de la séparation et de l’éloignement. Ainsi, le placement séquentiel s’inscrit comme une alternative à une mesure de placement en internat permanent.

Il s’agit d’un accompagnement alternatif qui s’inscrit entre le maintien à domicile (Action Educative en milieu Ouvert (AEMO), le Placement Éducatif à Domicile (PEAD) et le placement en internat collectif. Ce placement séquentiel permet d’associer un accompagnement à domicile avec un accueil de l’enfant, par séquences, en internat en s’ajustant au fur et à mesure des besoins de l’enfant, de l’évaluation et de l’évolution de la situation familiale. « Il permet de traiter la séparation en l’élargissant à l’accompagnement des familles dans un projet éducatif de prise en charge des enfants, tout en limitant les effets anxiogènes liés à la séparation. »[1].

Ce type d’accueil impliquant une participation directe des parents à la définition du mode de prise en charge de leurs enfants ainsi qu’à l’importance d’un certain niveau de collaboration et de contractualisation, cela nous oriente plutôt un accueil en placement administratif.

Cependant, le placement peut aussi tout-à-fait s’envisager dans le cadre d’un placement judiciaire, notamment en préparation progressive à un retour en famille. Dans ce cas, les temps d’intervention au domicile familial peuvent permettre aux parents et aux enfants de se réapproprier les contraintes de la vie au quotidien.

[1] VACHER-NEILL Nicole, « Témoignage d’une pratique pluridisciplinaire dans le cadre d’un service éducatif en hébergement séquentiel », Enfances & Psy 2014/1, n°62.